PENDANT QUE LE LOUP N'Y EST PAS.

25 mars 2010

Refus du temps qui passe.

Quand le micro-kiné m'a pronostiqué un "refus du temps qui passe", ça m'a fait marrer intérieurement. Je prenais pas vraiment ses paroles au sérieux sur le coup, mais en y repensant les semaines qui ont suivies, j'ai compris qu'il avait raison, sur toute la ligne. Chacune de ses paroles à mon propos, sur mes relations, sur la condition humaine, toutes étaient réalistes. C'est sûrement ce qui m'avait fait peur. Trop réaliste pour être vrai. On aurait voulu affirmer quelque chose avec autant d'aplomb, on aurait pas réussi. Pourquoi lui ? Pourquoi lorsqu'il m'énonçait ce qu'il avait découvert à mon sujet ? Comment avait-il pu découvrir toutes ces choses sur moi par le biais de mon corps, alors que moi, qui vit quand même avec depuis dix-sept années, je l'ignorais, je me voilais la face. Puis, en fait, en y réfléchissant, j'ai compris. Enfin, pas comment mon corps avait pu lui dire que je voulais pas grandir. Ça, je ne le saurais probablement jamais. Mais moi qui pensait vouloir grandir, qui était pressée que tout cela finisse, passer à autre chose, murir, évoluer, à quoi bon ? Je pensais vouloir sans savoir pourquoi, sans but précis. Et c'est ce qui m'effrayait, pourquoi vouloir grandir si c'est pour être aussi perdue après que maintenant ? Pourquoi aller se perdre dans l'inconnu alors qu'on commence à peine à apprivoiser l'atmosphère qui nous entoure ?
On m'avait dit que ça me libèrerait moralement et physiquement. J'y croyais pas, après une semaine passée, sans effets. Puis en fait, c'est sur le long terme que ça soulage. Après un mois, sans vraiment y penser consciemment, je suis heureuse depuis quelques temps, sans savoir pourquoi, mais sans chercher à comprendre, pour une fois. Parce que, pour une fois, je trouve rien à y redire à ce bonheur. Je l'ai attendu longtemps, maintenant il est là. Et j'en profite. Et je me rend pas compte que le temps passe. C'est peut-être ce qu'il voulait dire, après tout.

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